L’eau, source de l’imaginaire

Publié le dans Ma vision de l'eau.

Un imaginaire riche

Depuis toujours, l’eau est une source inépuisable pour l’imaginaire des peuples. Histoires, contes, légendes et croyances s’en inspirent et lui donnent des qualificatifs aussi nombreux que variés. Tantôt purificatrice, tantôt destructrice, l’eau est toujours liée à la vie, à l’évolution de l’Homme, qui en tire partie.

L’eau apparaît parfois comme un environnement synonyme de pureté, de santé, voire même de sauveur. Elle permet en effet, de sauver les animaux du déluge ou bien de sauver les hommes de la maladie grâce à ses propriétés de purification. La richesse est aussi présente dans l’eau. Le mythe de l’Eldorado et des nombreux objets d’or retrouvés dans ses lacs et rivières en est un parfait exemple. Mais elle peut aussi être le véhicule de malheurs comme c’est le cas dans les histoires d’inondations par exemple.

Souvent, ce sont les personnages aquatiques qui comportent ses connotations de bien ou de mal. Ainsi, les monstres, les sirènes, les tigres d’eau ou les loutres géantes imaginées par le peuple des Aluku sont diverses créatures de légendes qui utilisent l’eau comme environnement.

Enfin, l’eau est également la source de diverses croyances. Qu’il s’agisse de l’eau bénite pour les Chrétiens ou des esprits de l’eau pour les peuples Wayampi ou Aluku, chacun trouve dans l’eau une force supérieure, magique. Les esprits de l’eau, véritables gardiens des cours d’eau, dictent par exemple des lignes de conduites pour les peuples, protégeant poissons et pêcheurs, mais punissant ceux qui puisent démesurément dans les réserves de poissons ou bien ceux qui ne partagent pas le fruit de leur travail.

Quelques histoires d’eau

Ainsi, bien des histoires s’inspirent de l’eau. Voici deux légendes qui illustrent clairement le rôle de l’eau dans l’imaginaire des hommes.

« Cette légende relate la création du Fleuve Oyapock, comme elle est perçue par les amérindiens Wayampi et Téko. « C’est le martin-pêcheur qui a commencé à dessiner le cours de l’Oyapock en son milieu. Ensuite, Moyuwasu, l’Anaconda géant, creusa tous les méandres vers l’amont, tandis que le poisson-chat cuirassé faisait tous les biefs. L’eau de pluie tombant dedans les a remplis. Le Yari, lui, est tout droit, il fut fabriqué par le martin-pêcheur au vol rectiligne. Quand au Camopi, c’est la première rivière qui a été faite dans tout le bassin, mais on ne sait pas par qui. »
Légende citée par P. Grenand dans l’Homme devient Jaguar.

« D’après la légende, l’îlet le Père et l’îlet la Mère se promenaient un jour avec leur progéniture au large de la Guyane, quand ils furent surpris par un raz-de-marée qui les poussa sur les côtes, et les fit s’échouer sur les fonds de vase de Rémire. Leurs deux filles les suivirent (aujourd’hui appelées îlots des Mamelles) mais leur plus jeune fils disparut. Leur serviteur, le Malingre, envoyé à sa recherche, s’arrêta non loin à bout de force. Ce n’est que plus tard, que l’Enfant Perdu toucha les hauts fonds de Guyane et y resta fixé ».
Légende citée par L. Lacroix dans Les derniers voiliers antillais.

Photo : frank_gauthier75@Flickr

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